Après un carénage fin mai 2013 à Monnickendam un peu au Nord d’Amsterdam, dans une marina/chantier qui dispose d’une bonne qualité de service et d’une grue de 15 tonnes, la montée vers le cercle polaire pouvait commencer. Des équipiers indisponibles, l’équipage réduit a alors décidé de longer les côtes au lieu d’un traversée directe. Plus de milles à négocier et donc plus de temps, auquel se sont ajoutés des vents forts et/ou contraires… Les côtes de la Frise Hollandaise et Allemande offrent peu d’abris c’est bien connu ; d’où des étapes longues parfois de 90 milles un peu fatigantes. Faut dire qu’il y a des îles, des bancs de sable, des chenaux de séparation du trafic à respecter (navigation obligatoire entre les chenaux de séparation et les bancs de la côte), une circulation impressionnante de cargos qui alimentent Brême, Hambourg, le canal de Kiel, à cela il faut ajouter quelques puits de pétrole et maintenant des champs d’éoliennes. On chôme pas à la navigation, même avec l’électronique. Le balisage est sérieux mais faut rester très vigilant dès que le vent est au rendez-vous. Du convoyage. On verra pour le tourisme une autre fois. Côte allemande : Borkum et Helgoland, puis côte Danoise : Esbjerg, Hvide Sande, Thyboron,.. ; la Norvège enfin (Farsund, Stavenger,…). (peut être un article à venir sur cette côte). Et incroyable le 25 juillet le cercle polaire est dépassé, puis une étape à Bodø avant Tromsø où bateau et skipper sont censés hiverner (même si ce n’est pas très sensé, les Québecois diraient volontiers « çà n’a pas de bon sens »). Apparemment l’hivernage dans le port au centre de Tromsø n’est plus dans l’ordre des choses. Un des deux pontons a été retiré et sauf à payer (et encore) près de 33 euros par jour tarif d’été, sans toilette ni douche ni machine à laver pas d’accueil l’hiver. J’ai préféré tester les autres solutions car mes mails envoyés à la capitainerie du port sont restés sans réponse. (je vais revérifier) Tout d’abord Skatora marina 5 milles au nord où l’on peut caréner grâce au travel-lift de 15 tonnes et hiverner à terre ou rester à flot si un des habitués du port sort son bateau pour l’hiver et libère sa place jusqu’en mai.
Finalement mon choix s’est porté sur une petite marina de trois pontons à Eidkjosen. Le port est situé dans une baie de l’île de Kvaløya. Certes la marina est moyennement protégée, mais lors de la dernière tempête de novembre 2014 (Hilde) pas de dégâts. Là aussi ni toilette ni douche mais un prix plus doux qu’à Tromsø et de l’eau même en plein hiver. On est à 30 minutes de Tromsø en bus (toutes les 15 à 30 minutes) et, grand plaisir, à deux pas du supermarché Heide Handel. Il dispose, chose exceptionnelle en Norvège d’un large étal de poisson frais et d’un autre de viande en particulier des alpes de Lyngen toutes proches. Des prix proches de ceux de France ce qui est rare en Norvège. Dans les supermarchés visités le long de la côte norvégienne viandes et poissons sont, en règle générale, congelés ! D’autres articles développeront la vie hivernale à Tromsø : aurores boréales, vie culturelle, pêche/élevage du poisson…